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TAG. TDA. HYPERPHAGIE BOULIMIQUE. DÉPRESSION.

Si la chronique de la MV inspirante existe, c'est parce que Vanessa me l'a suggérée, il y a plusieurs mois.

25 500 MV, 25 500 histoires.

Avant de porter un jugement sur personnes vaut toujours mieux lui parler, la connaître la découvrir.

Vanessa et moi avons choisi cette voie lors du défi Pierre Lavoie.

J'ai découvert une femme forte, déterminée, prête à mettre tous les efforts pour réaliser SON défi, à sa vitesse et selon ses capacités. La norme n'existe pas.

Et notre défi, nous l'avons réalisé.Ensemble, en équipe, main dans la main.

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TAG. TDA. HYPERPHAGIE BOULIMIQUE. DÉPRESSION.

J’ai eu honte de ces étiquettes. J’ai trop longtemps cru qu’elles me définissaient.

J’ai souvent été invisible. J’ai déjà choisi de le devenir. Longtemps voulu le rester. J’ai vécu presque 30 ans de ma vie à n’être qu’une ombre de moi-même. A survivre en m’accrochant à de petits détails. À taire ma douleur de vivre au creux de mon ventre. Qui suis-je? Outre ce que l’on croit savoir de moi? J’avançais sur une mince ligne de vie, avec culpabilité excessive, sans valider ce qui se passait en moi, à paniquer à chacune de mes émotions (négatives et positives).

Je crois bien avoir eu un trouble d’anxiété généralisé et un trouble du déficit d’attention depuis l’enfance. Mais ce n’est qu’à l’âge adulte que j’ai été diagnostiquée. Je crois mon enfance et mon adolescence aurait pu être différente autrement.

J’étais une enfant un peu trop sensible. Uniquement confortable dans la bulle surprotectrice de la maison familiale. J’ai vécu difficilement les méchancetés des petits amis du primaire. Que le monde extérieur est effrayant. Que les gens sont méchants. Je ne comprends rien à ce qui se passe dans mon petit cœur, dans ma tête. Mais j’ai peur moi, je pleure moi.

J’ai vécu de l’intimidation à l’adolescence. J’ai évité l’école du mieux que j’ai pu. De nombreux adultes en ont été témoins et ne sont jamais intervenus. Je me suis retrouvé seule, malheureuse, tristement isolée d’un monde déjà trop grand pour moi. À passer des journées entières à garder le silence, à garder mes larmes et ma colère en moi. À me cacher, à l’école, comme à la maison. À prendre de bien mauvaises décisions.

Premier diagnostic de dépression? Vers 14 ans. J’ai été quelques mois un zombi ambulant. Avec les pilules qu’on me donnait, je n’avais plus aucune émotion. Et j’ai été satisfaite ainsi. C’est ce que je voulais après tout, arrêter d’avoir si mal. Puis un jour j’ai oublié pourquoi je les prenais, alors je les ai arrêtées. Alors les émotions trop intenses sont revenues. L’adolescence a été la pire période de ma vie.

La suivante? Lorsque je suis devenue une maman. Je crois bien que c’est à ce moment que j’ai fait la deuxième, cette fois-ci post-partum. Mais j’ai tellement eu peur qu’on m’enlève mon bébé que je ne l’ai pas dit à personne. La tristesse, la fatigue, et le sentiment de vide m’habitaient. Je me suis tourné vers la nourriture. Et j’ai engraissé. J’ai englouti des tonnes de nourritures en cachette. J’ai tenté de me faire vomir sans succès. J’ai eu des périodes intenses de diète ou de privation. Mon poids a fait le yoyo des années. J’ai tellement souhaité plutôt devenir anorexique. Au moins, j’aurais pu disparaitre. Au lieu de cela, je me cachais sous une épaisse carapace. Je devenais quelqu’un quand je maigrissais. Les gens étaient fiers de moi, me félicitait. Mais alors je me sentais trop exposée, en danger. Alors le manège recommençait. Et je redevenais paradoxalement invisible. Sous une épaisse couche de graisse.

C’est suite à ma deuxième grossesse qu’on a diagnostiqué mon trouble d’anxiété généralisée. J’avais peur de tout, depuis déjà trop longtemps. Du téléphone. Des gens qui cognaient à ma porte. D’aller faire l’épicerie. De rester seule. De tout. Je faisais régulièrement des crises de panique. Ma vie était un enfer. J’ai eu droit à une première renaissance suite à cette prise en charge. Même si l’acceptation a été difficile. Je me sentais vivre. J’ai amélioré beaucoup mon quotidien, mais il y avait d’autres embuches sur mon chemin.

Quelques années plus tard, j’ai eu la chance d’être référé à une toute nouvelle clinique pour soigner les troubles alimentaires. À ce moment, je venais de passer 3 mois de jeûnes. J’étais toute petite. Et je ne voulais pas que ça recommence. La thérapie étant ce qu’elle est, j’ai dû travailler très fort sur moi. Sur mon trouble alimentaire, qu’on appelle hyperphagie boulimique. Un trouble alimentaire moins connu que l’anorexie et la boulimie mais tout aussi dévastateur. On a aussi diagnostiqué mon trouble du déficit d’attention à ce moment. J’ai eu droit à une seconde renaissance. Je me sentais forte.

Puis peu de temps après, la vie m’a envoyé une épreuve grosse comme le mont Everest. Et j’ai dû me rendre compte que j’étais aussi vulnérable. Je n’étais pas uniquement la version 2.0 de la nouvelle moi comme je le pensais. Je me sentais glisser. La vie ne deviendra pas plus facile, je deviens seulement plus forte. Je devais m’accrocher à quelque chose. Je me suis acheté un vélo et je me suis mise à pédaler. Une amie m’a parlé du groupe de Karine et les mères-veilleuses au même moment. Je me suis mise à lire, y écrire et aller chercher la motivation nécessaire sur plusieurs plans. J’y ai aussi découvert les plaisirs de la course. Rapidement, un solide lien d’appartenance est né. J’ai MV tatoué sur le cœur et bientôt, il le sera sur ma peau.

J’ai rencontré Karine Champagne lors du défi Pierre Lavoie QC-Mtl. Karine, c’est un ange sur terre. Elle est réellement une femme extraordinaire. Elle a le don de te faire sentir unique et mère-veilleuse. Elle n’a pas seulement le désir de changer le monde une femme à la fois. Elle le réalise. Je pourrais vous en parler longuement, mais comme une image vaut mille mots, je vous laisse celle-ci vous raconter l’essentiel de notre rencontre. Karine, merci d’être qui tu es.

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