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La douceur et la force de Stéphanie

Ouf ! Ca fait au moins trois fois que je lis le texte de Stéphanie.

Une MV rencontrée plusieurs fois sur des événements et des conférences.

Une belle frisée forte qui a choisi de s'accorder du temps.

Son texte est méditatif.

La douceur de ses mots nous berce en même temps que de provoquer un certain tourbillon intérieur.

Se choisi est-il aussi simple que ça ?

Oui !

Et bien ce matin, belle Stéphanie, c'est moi qui te dit merci !

Karine

++++

M.e.r.c.i

Vous qui lisez ceci, je sais que vous avez vécu votre lot d'épreuves, de situations difficiles, de combats... J'en suis convaincue puisque nous avons TOUS nos combats! Certains en ont plus que d'autres, certains en reçoivent en grande quantité sur de courtes périodes, certains en ont même quelques-uns qui s'éternisent et leur colle à la peau jusqu'à la fin de leur vie. Oui, nous avons tous nos combats.

Nous avons aussi la possibilité de choisir l'attitude à adopter pour mener ces combats et quels seront les outils qui nous aideront à nous protéger, nous défendre. Les antidépresseurs m'ont aidé pendant un certain temps mais ce temps passait et il me semblait que je n'arrivais pas à me dégager des sables mouvants qui m’engluaient et faisaient disparaître toute mon énergie.

Instinctivement, j'ai subitement décidé de commencer à faire un sport. Oui, oui : aussi subitement que l'on tombe sur une plaque de glace cachée sous la neige! Rien n'allait plus et, un certain lundi soir d'octobre 2014, j'ai décidé que je sortais prendre une marche et courir quelques secondes. C'est ça qui est ça! Ça devait être mon instinct de survie qui m'a amené à envisager cette option, cet outil. Mon esprit a pris une pause quelques secondes, j’ai regardé autour de moi et, plein de détermination, j’ai annoncé que je sortais prendre une marche, laissant mon conjoint l'air hébété par ma soudaine décision complètement inattendue. J'ai enfilé des vêtements mous et chaussé mes espadrilles de jardinage/magasinage/longue journée debout.

Voilà, c'est tout simplement comme ça que j'ai timidement intégré de grands bols d'air frais à mon horaire. Mon horaire? En fait, c’était l’horaire de tout le monde sauf le mien avant cette soirée-là! Il ne contenait alors que des activités essentielles à la survie de tous les membres de la famille: repas, hygiène personnelle, travail, école, rendez-vous médicaux, thérapies (du temps en voiture!) et, accessoirement, du sommeil.

Je vous le concède, il y avait aussi un truc ou deux accomplis bénévolement et beaucoup de lectures à l'ordinateur et de réseautage pour acquérir le plus de connaissances possibles sur un sujet médical rare mais, dès qu'un instant libre se pointait, il était consacré à s'asseoir pour souffler et fermer les yeux (je me suis même endormie dans le bureau d’un médecin alors que j’allais à un rendez-vous pour moi et la résidente était sortie quelques minutes pour demander conseil…!).

Il n'y avait rien d'autre dans cet horaire, il n'y avait que la base, l'essentiel. Pas de télé. Pas de sorties de couples (même pas de repas en amoureux!). Pas de cinéma. Pas de vacances. Que l'essentiel, le vital. Vraiment?!

Sans m’en rendre compte, je me suis retrouvée à sortir prendre l’air 2 fois par semaines puis 3 fois par semaine! Je n’ai enlevé aucune des activités essentielles qui composaient alors mon horaire. Personne n’a explosé ni implosé. Je n’ai dû annuler aucun rendez-vous. J’ai tout simplement imposé ma sortie aux membres de la famille parce que oui, au début, je sortais seule. Ma seule compagnie était mon cellulaire activant une application qui enregistrait la distance et la durée de ma sortie. Il y avait aussi les sons du monde extérieur. Le bruit de mes pas. Le bruit de mon souffle. L’air frais sur mon visage.

J'ai joins le groupe de Karine et ses Mères-Veilleuses au cours des jours qui ont suivis ma première sortie salutaire. J’y ai trouvé là une motivation hors du commun! Un condensé de femmes qui sont comme moi : elles ont une vie bien remplie, elles souhaitent prendre soin d’elle et de leur bien-être physique et mental, elles sont motivées, motivantes, elles s’encouragent et s’entraident!!

Au fil des mois, ce groupe de femmes formidables et merveilleuses m’a permis de comprendre l’importance de prendre du temps pour soi et de prendre soin de soi. J’ai compris le sens de l’expression « se mettre à l’horaire » et j’ai appris à le mettre en pratique, l’appliquer à moi et ma réalité. Au fil de mes sorties, je me suis beaucoup parlé, j’ai beaucoup réfléchi et dernièrement, j’en suis venue à une constatation simple et complexe à la fois. Grâce à Karine et ses MV, je m’efforce à chaque jour de me dire M.E.R.C.I. et de le mettre en pratique :

MOI : il est important pour MOI et pour toutes les personnes dont je prends soin, que je prenne soin de MOI, que je prenne du temps pour apaiser mon esprit et conserver mon corps en bon état de marche. JE suis importante. JE dois prévoir du temps pour MOI dans mon horaire. C’est un investissement pour tous puisque quand je ne vais pas bien, les autres autour de moi s’en ressentent. MOI, c’est une personne à part entière et non pas seulement une entité dont je contrôle les mouvements et qui veille à ce que les autres aillent bien, soient nourris, habillés, en santé et instruits. Oui, JE-ME-MOI existe et c’est à MOI d’en prendre soin!

Ecoute : il est important, primordial, vital que je sois à l’ÉCOUTE de mon corps. Je dois pouvoir identifier les zones où je ressens de la douleur pour ensuite en prendre soin. Si j’ai mal à quelque part le lendemain d’une sortie, je prends cette douleur en considération pour faire des adaptations lors de mes prochaines sorties qui seront plus courtes? Plus lentes? Contiendront une plus longue période d’étirements? D’un autre côté, lorsque je suis complètement en harmonie avec mon corps en pratiquant mon sport, je prends soin d’apprécier ce bien-être et je m’y réfère mentalement lorsque j’ai besoin de motivation! Je savoure aussi le bien-être ressenti après la pratique de mon sport. C’est vivifiant. Ça me donne confiance en moi. Ça m’apaise et m’énergise à la fois.

Respect : si j’ai mal à un endroit pendant que je pratique mon sport, je suis mieux de ralentir et de m’occuper de cette douleur afin qu’elle n’empire pas et ne devienne une blessure. En étant à l’ÉCOUTE de mon corps, je peux en prendre soin, éviter les blessures, RESPECTER mes limites sans trop de déception. Je peux quand même sortir de ma zone de confort, essayer des sports différents, m’entraîner pour améliorer mes performances mais la clé demeure : être douce avec moi-même, ÉCOUTER et RESPECTER mon corps. C’est le seul que j’ai… pour le reste de ma vie!

Choix : pour moi, c’est le plus difficile des principes du M.E.R.C.I. Je marche, je cours, je fais du yoga lorsque mon corps me demande de ralentir la cadence en course. Je peux sauter sur un trampoline, faire du patin, de la raquette, de la nage. Beaucoup de choix s’offrent à moi, beaucoup de possibilités. À moi de faire des choix en fonction de MON contexte, en accord avec mes responsabilités. Apprendre à faire des CHOIX en fonction de MOI, de mon corps et en RESPECT de ses capacités, en laissant de côté des défis très attirants : c’est difficile. Nous avons tous besoin d’un défi, d’un objectif pour avancer, non?! D’ailleurs, pourquoi je cours? Pour avoir un moment où je suis seule avec MOI-même, seule avec mes pensées, à l’ÉCOUTE de mon corps. Pourquoi alors est-ce que je cours en poussant ma fille de 6 ans dans sa poussette adaptée? Parce que c’est un moment où je suis « seule avec MOI-même », seule avec mes pensées, à l’ÉCOUTE de mon corps et qu’il s’agit d’un moment privilégié avec ma fille, l’une des seules activités que je peux faire « avec » elle! Ce n’est que lorsque ce CHOIX a été fait que j’ai fait la paix avec moi-même parce que j’ai longtemps cherché « pourquoi » je sortais avec ma fille et non pas seule, tout simplement. Je pourrais faire de bien meilleurs temps de course si je n’avais pas à pousser 80 livres! Eh bien, justement, j’ai fait un CHOIX, celui de ME privilégier, privilégier ce moment où je suis à la fois seule et avec ma fille… au détriment des performances. Je me suis rendue compte qu’étant donné que mon objectif est de passer du temps avec MOI-même et de faire une activité avec ma fille, j’anticipe mes sorties avec joie et bonheur plutôt qu’avec un sentiment de stress de performance. Et laissez-moi vous dire que je me sens liiiiibre depuis que j’ai consciemment fait ce choix!

Introspection : le plus beau des présents insoupçonnés que m’ont offert mes mises à l’horaire. À chaque fois que je pratique mon sport, je porte attention à mon corps, je l’ÉCOUTE. Il s’agit là d’un magnifique exercice d’introspection auquel la vie ne m’avait pas habitué dans le passé. Puis, sans m’en rendre compte, mon attention n’est plus tournée vers mon corps mais elle danse dans mes pensées, me faisant découvrir une multitude de métaphores de la vie au fil de mon parcours. Par exemple, il m’arrive de voir une côte et de me rappeler que c’est comme dans la vie : quand un défi se présente à nous, il faut parfois ralentir la cadence ou s’arrêter afin de réussir à gravir la distance qui nous mène au sommet. (J’en profite parfois pour appliquer la métaphore à une situation que je vis à ce moment-là et je trouve souvent de nouvelles avenues pour résoudre une impasse!) Aussi, je pense souvent à l’expression « Rêver haut et fort » et je me rends compte que c’est une petite phrase simple et magique qui nous incite simplement à passer du rêve à l’action, qui nous rappelle que personne ne peut nous aider si nous n’exprimons pas nos besoins, nos rêves. Et ainsi de suite, les allégories se succèdent et mes idées deviennent claires et limpides, au rythme de mon souffle, au rythme de mes passions brûlantes. Le superflu s’évapore et laisse place à mes valeurs plus chères, ME permettant de me définir plus précisément, d’émerger et d’être une version de MOI toujours plus confiante, toujours plus forte, toujours plus vivante, une sortie à la fois.

Namaste

Stéphanie


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