OK !
Pascale m'a mise K.O.
Quelques lignes et c'est le déluge derrière mes lunettes.
Quelques lignes et mon rire me saisit !
Et ensuite la paix s'installe intérieurement.
Les MV c'est un mouvement puissant.
C'est une quête personnelle qui unit de grandes femmes.
Ne doutez jamais de tout ce que vous pouvez faire.
Je vous embrasse, une par une, en commençant par toi Pascale xx
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Nous sommes en janvier 2014, je suis en route vers le médecin de la SAAQ qui doit faire l’évaluation de mes séquelles permanentes. Dans ma radio, il y a Karine Champagne qui parle de son histoire, de son groupe de femmes qui se mettent à l’horaire en bougeant… Moi qui a une longue histoire négative reliée au sport, je l’écoute et j’ai envie de la suivre, sa voix me porte jusque chez le médecin…Et j’éclate de rire lorsqu’elle parle de son moment d’la marde!
Quelques jours plus tard, c’est mon anniversaire, mon quarantième anniversaire. À ma grande surprise, je reviens à la maison et je demande à tout le monde de m’offrir des sous ou des cartes cadeaux de magasins de sport (moi ça???) parce que pour mes 40 ans ce que je veux m’offrir c’est la santé! Je veux me mettre à bouger pour jouer avec mes enfants sans être courbaturée et à bout de souffle. Je veux me mettre à bouger pour apprivoiser mes douleurs chroniques suite à mon accident de voiture de 2013. Je veux me mettre à bouger parce que tout le monde qui fait du sport dit que ça fait du bien au mental aussi, que c’est un antidépresseur naturel. Pour moi qui n’a jamais été tellement sportive, c’est tout une décision que je viens de prendre, et pour vrai cette fois-ci! Quand Karine a parlé de la course, j’ai cliqué: ça se fait toute seule, ça coûte pas cher, bingo!
Par le passé, j’ai patiné pour le plaisir: bang! Une chute, un genou salement amoché, 3 opérations plus tard, j’ai soudainement plus eu envie de patiner… Je me suis inscrite au gym, plusieurs fois: j’ai chaque fois payé un an et y suis allée 1 fois ou 2 en un an… Je me suis inscrite à des cours de danse, de step, de piscine, de tout ce que vous voulez qui fait bouger mais a pas l’air d’un sport: j’y suis allée environ la moitié des cours… Je n’ai jamais trouvé un sport que j’aime, je n’ai jamais pu effacer le rejet et l’intimidation vécue enfant, intimement reliés au sport, à mes cours d’éducation physique entre autres. J’ai été ridiculisée, trainée sur le dos par les pieds sur l’asphalte de la cour de l’école, on m’a lancé des ballons et des balles au visage et au ventre, on m’a volontairement fait tomber, on a ri de moi, on se chicanait pour ne pas me prendre dans son équipe… Dès que je bougeais ce sont tous ces souvenirs qui remontaient et me suivaient comme un boulet...
Alors, pour mon anniversaire, les gens ont écouté mon souhaît: j’ai reçu les sous dont j’avais besoin pour m’acheter une bonne paire de souliers de course, une montre Polar, des gants, un tube et une tuque pas trop épaisse. Je me suis donc retrouvée à courir devant la conseillère de la boutique spécialisée avec mon surplus de poids et ma nouvelle attitude! Au yabe ce qu’elle pense, je veux des beaux runnings qui courent vite! Je suis ressortie avec des beaux Saucony avec du mauve et du rose fluo, et un sourire format costco! Mais qu’est-ce qui m’arrivait???
Tranquillement, je me suis mise à sortir marcher, puis à faire des intervalles. Durant l’été j’ai fait mon premier 5 km au Color Vibe, avec mes deux enfants qui avaient 3 et 6 ans, on l’a fait en intervalles en se lançant des défis de sprint. Nous avons traversé la ligne d’arrivée tous les 3 le sourire fendu jusqu’aux oreilles, remplis de fierté d’avoir fait un 5 km!
J’ai continué à sortir de temps en temps, quand j’en avais envie. Puis en janvier 2015, l’école où je travaille est choisie pour participer au grand défi Pierre Lavoie, pour le volet course à relais de Québec à Montréal. La direction invite le personnel à se joindre au groupe d’élèves et d’accompagnateurs pour s’entraîner avec eux. La semaine suivante j’étais dans le gymnase avec cinquante adolescents et des membres du personnel en train de jouer au ballon, ça commençait raide: enwèye! Travaille ta peur des ballons fille!
C’est en faisant les entraînements avec le groupe que j’ai vécu mes plus beaux moments! Mon premier douze minutes en continu, arriver à bouger en me foutant de ce que les autres pensent, faire des jumping jack avec la grâce d’une baleine qui a le fou rire, entendre les élèves me dire Allez madame! Vous êtes capable! Go!, m’entendre encourager les élèves qui eux aussi avaient envie de lâcher par moments. Et, quand me prenait l’envie de lâcher au lieu de me taper sur la tête, la phrase qui me venait c’est Allez! T’es capable! T’es une MV!!! Je suis même aller faire évaluer ma course par un spécialiste qui m’a donné plein de trucs et d’exercices à faire. Je me suis mise à faire du vélo en regardant la télé et je me suis acheté un tapis et des poids… Mais qu’est-ce qui m’arrivait??? Après quelques semaines, j’ai réalisé que mes douleurs au dos avaient diminué, que, pour la première fois de ma vie, après un entraînement, je ressentais les fameux bienfaits sur le mental de l’exercice physique! En mai, ils ont fait le grand défi, je les ai suivis religieusement tout le week-end, à leur arrivée à Montréal j’étais aussi excitée qu’eux! Puis les entraînements ont cessé, le défi était accompli… Je me suis aperçue que le groupe me portait, me poussait à continuer et j’ai perdu ma motivation. J’ai bien réenfilé mes souliers, mais pas assez souvent. Je suis même allée jouer au footgolf avec des amis qui sont super en forme et j’ai adoré ça! Mais qu’est-ce qui m’arrivait???
Simultanément, je me suis prise en mains dans d’autres aspects de ma santé aussi… Au fil des entraînements, j’ai constaté que mon petit problème de fuites urinaires avait plutôt l’ampleur des chutes du Niagara… Alors j’ai demandé conseil aux MV, je les ai écoutées et suis allée consulter. Je suis sur la liste d’attente pour me faire installer un hamac à vessie. J’ai aussi découvert le groupe l’émergente, pour les MV ayant besoin de jaser, de se confier. Au début je lisais, je conseillais, je réconfortais… Puis j’ai osé parler de mon SPM extrême qui depuis des années me donnait des idées noires, des idées suicidaires CHAQUE MOIS, qui depuis la naissance de ma fille en 2010 allait en s’intensifiant, je me suis même mise dans le trouble au travail en SPM car je ne contrôlais plus mes émotions… J’en étais au point où j’avais peur qu’un mois je n’arriverais pas à me raisonner et que je passerais à l’acte, je ne voulais pas abandonner mes enfants, mon mari, mes parents… Une MV m’a parlé de Dr. B qui s’occupe d’une clinique de recherche sur les SPM extrêmes. Je n’ai pas réfléchi et j’ai envoyé un courriel à Dr. B. Il m’a répondu 5 minutes plus tard en me donnant un rendez-vous, je suis allée le rencontrer et en changeant ma médication mes idées noires sont parties, mes sautes d’humeur format éléphant sont devenues format souris. Wow! C’est mon homme et mes enfants qui sont heureux aussi!
Je me suis aussi inscrite aux ateliers de journal créatif des fées insoumises de Sandra. J’ai trippé! Puis à un congrès, j’ai entendu parler de l’art-thérapie. J’ai lu sur le programme, pris des informations. Étant déjà dans un métier de relation d’aide et étant très créative, je venais de trouver à 41 ans ce que je voulais faire quand je vais être grande! J’en ai parlé à mon mari, en ayant peur de sa réaction (je suis toujours à avoir 22 millions de projets), je craignais qu’il ne soit pas d’accord vu les implications sur la famille d’un retour aux études. À ma grande surprise, il m’a regardée, m’a souri et m’a dit Wow! Ça fait du sens! C’est fait pour toi ce programme-là! Et bien 20 secondes de courage plus tard, mon inscription était faite et je peux écrire fièrement aujourd’hui que je suis étudiante au microprogramme de 2e cycle en art-thérapie en vue de faire ma maîtrise par la suite. Vous auriez dû voir mon sourire quand j’ai reçu ma carte étudiante par la poste! Je viens de terminer mon premier cours et la seule chose qui me vient en tête c’est que je suis sur mon X, je me sens tellement à ma place! J’apprécie autant le cours comme tel que le travail sur moi que je dois y faire. J’ai l’impression que mon casse-tête se refait, que les morceaux de qui je suis au fond de moi se mettent ensemble. Allez! T’es capable! T’es une MV! Cette phrase me revient tout le temps, dans toutes les sphères de ma vie...
Et finalement… J’ai reçu un diagnostic de TDAH, à 41 ans presque 42! Une MV m’a parlé de TDAH avec douance, elle se reconnaîtra :-) , je me suis mise à lire là-dessus, à m’informer et je me reconnaissais en tout point! Du plus loin que je me rappelle, même enfant, j’ai toujours eu l’impression de ne pas être comme les autres, que quelque chose clochait. Je me rappelle même d’une enseignante en 6e année qui m’avait dit que j’étais excentrique (je ne savais même pas ce que ça voulait dire…). Je me retrouvais toujours avec des bonnes notes, mais un D en vie de groupe… Je me suis toujours sentie comme une extra-terrestre au contact des autres, depuis toute petite et encore aujourd’hui. Il y a environ un mois j’ai pris mon courage à 2 mains et j’ai rappelé Dr. B. pour mettre ça au clair. Avant d’y aller, j’ai fait 2 tests sur le TDAH et je me suis reconnue PARTOUT!!! Je lui ai apporté les questionnaires et je lui ai décrit mes impressions, ce que je vis. Il m’a confirmé que j’étais atteinte du TDAH et m’a prescrit des lunettes pour le cerveau! Enfin, je me sens comprise, sa phrase m’a marquée Vous allez voir qu’avec tout ça de réglé, vous allez retrouver une belle qualité de vie! J’étais sous le choc, mais je suis sortie de son bureau avec le sourire!
Aujourd’hui je suis fière de dire que je suis une MV, fière de dire que je me suis prise en mains et que je fais des pas pour régler ce qui ne va pas, des pas pour me retrouver. Les MV ont changé ma vie, ont changé ma façon de voir la vie, je suis beaucoup plus positive que je l’étais et depuis, la vie met plein de gens formidables sur ma route, plein de solutions que je n’ai qu’à saisir… De belles amitiés sont en train de se développer aussi, je me sens emplie de gratitude! Je ne suis pas une sportive régulière, mais pour moi d’être toute énervée parce que mon mari a choisi de recevoir des runnings en cadeau et parce qu’il a acheté un tapis roulant où je vais pouvoir courir cet hiver quand j’en ai envie, c’est déjà beaucoup! Pour moi, avoir envie d’aller courir de temps en temps, c’est énorme! Courir au rythme du bien-être, c’est aussi ça être une MV!
Sur ce, je vais préparer mon sac, les entraînements pour le grand défi recommencent demain! Merci Karine d’avoir partagé ton histoire, merci d’avoir créé ce beau groupe que sont les mères-veilleuses! Et, merci à toutes les MV de faire partie de ce beau mouvement! Allez, vous êtes capables, vous êtes des MV! Un pas à la fois, au rythme du bien-être!